LES ÉQUIPES MND MOBILISÉES SUR LES CHANTIERS DE WATERVILLE VALLEY RESORT AUX ÉTATS-UNIS ET DE SAINT-LARY EN FRANCE DANS LES PYRÉNÉES ONT PROCÉDÉ RÉCEMMENT À L’EPISSURE DU CÂBLE SUR DEUX APPAREILS MND ROPEWAYS : UN TÉLÉSIEGE DÉBRAYABLE 6 PLACES ET UNE TÉLÉCABINE 10 PLACES. DÉFINITION ET TECHNIQUES D’UNE OPERATION INDISPENSABLE !

Opération souvent méconnue du grand public, l’épissure demande une très grande technicité et beaucoup de maîtrise, et s’effectue dans le cadre de la construction d’une nouvelle infrastructure de mobilité par câble, que ce soit en milieu urbain ou en montagne.

LE CÂBLE DE TRANSPORT

En montagne comme en ville, le câble sur lequel repose les cabines ou sièges, peut être porteur, tracteur ou bien les deux, selon le type d’appareil concerné : télésiège, téléphérique, télécabine…etc. et pèsera généralement plusieurs dizaines de tonnes, en fonction de sa longueur et du type d’appareil. Ainsi, pour être installé sur des distances pouvant parfois faire plusieurs kilomètres de long, un câble de remontées mécaniques est déroulé à travers gares et pylônes puis assemblé par ses deux extrémités par ce qu’on appelle « l’épissure » ou « splicing » en anglais.

Ce câble est composé de nombreux petits câbles métalliques disposés autour d’une âme (le noyau du câble) en plastique servant de support. Cette multitude de petits câbles est enroulée en hélice et forme ce que l’on appelle des torons. Ces derniers sont ensuite enroulés en spirale autour de l’âme du câble.

L’ÉPISSURE DU CÂBLE

De manière générale, le terme « épisser » fait référence à la jonction de deux cordes ou câbles, en reliant leurs extrémités. En matière de transport par câble et de remontées mécaniques, « l’épissurage » est donc le procédé d’assemblage du câble. On peut également parler de « mariage » du câble. Délicate, l’épissure est une opération indispensable et réalisée manuellement, et fait en sorte que le câble forme une boucle à l’infini. C’est pour cela qu’on peut parler également de réalisation d’une boucle de câble.

Parfois considérée comme un art dans le monde du transport par câble, l’opération nécessite un savoir-faire unique de la part des « épisseurs » ou techniciens spécialisés et ne peut être réalisée par des machines de manière automatisée.

On commence ainsi par démêler les torons aux deux extrémités du câble pour arriver à la longueur désirée de l’épissure. Il faut savoir que cette mise en œuvre est standardisée. Sa longueur doit être en effet égale ou supérieure à 1200 fois le diamètre nominal du câble. Par exemple, pour un câble de 45mm de diamètre, cela signifie que la longueur totale de l’épissure doit être de 54m !

Pour que les torons ne sortent pas du câble au niveau de l’épissure, on fait des « nœuds ». On tire alors l’âme du câble sur plusieurs mètres pour la remplacer par l’un des torons. Ce dernier aura été sectionné, redressé et enveloppé au préalable afin qu’il ait la même épaisseur que l’âme du câble qu’il vient remplacer. Enfin, on presse le câble (à l’aide de presses hydrauliques) pour bien le compacter et éviter qu’il ne se détende lorsqu’il sera mis en tension. Cet assemblage engendre une hausse du diamètre du câble qui ne doit pas dépasser 10% pour que l’appareil fonctionne correctement.

A titre d’exemple, à Waterville Valley Resort dans le cadre de la construction du TSD6 White Peaks Express, il aura fallu pas moins de 40 personnes mobilisées pendant une journée pour réaliser l’opération d’épissure du câble.

Lorsque l’opération est terminée, le câble va être mis en tension progressivement et sera prêt pour les phases de tests. Cette étape est primordiale pour certifier la sécurité de l’appareil avant sa mise en service par l’opérateur et le transport des premiers passagers.

🎥 VIDÉO : l’épissure réalisée sur le Téléporté Mixte Clos Giraud à Vaujany 👇